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saigonCe n’est pas seulement dû à la crise présente ─ elle  pourrait cependant accentuer le phénomène ─ il y a pourtant quelque chose dans l’air : la «motivation», ce must, cette condition sine qua non à toute réussite, notamment professionnelle, traîne les pieds. Les articles sur la souffrance au travail, sur les méfaits du nouveau management dans les entreprises, sur les suicides d’employés soumis à des stress trop importants se multiplient. Parmi les derniers exemples en date, le livre, recensé par 24 heures du 26 décembre dernier, L’Open space m’a tuer, rédigé par deux consultants trentenaires, qui savent de quoi ils parlent. Apparemment ─ je ne l’ai pas lu ─ c’est un livre sur la carbonisation des jeunes cadres «qui en veulent». Et qui ensuite en veulent grave à leur entreprise de leur avoir imposé «une véritable dictature de la positive attitude» et de les avoir soumis à ces nouvelles formes de violence que sont le «diktat de la bonne humeur et de la convivialité, la fausse liberté qu’offre la flexibilité, le supplice du timesheet, la folie de l’évaluation et de l’autoévaluation…» Je ne l’ai pas lu, mais j’en cause. En effet, ce que dénonce L’Open space m’a tuer ressemble diablement à la démonstration de Guillaume Paoli dans son Eloge de la démotivation.

Guillaume Paoli, c’est un des initiateurs des Chômeurs heureux, apparus à Berlin en 1996. C’est aussi un des rédacteurs, avec Nicolas Arraitz, de CQFD, du Manifeste des chômeurs heureux, publié aux Editions du chien rouge. (Le Manifeste est actuellement épuisé, mais il en existe de bons extraits sur la toile.)

Le propos de son petit livre pourrait se résumer sommairement ainsi: la motivation des individus, travailleurs, consommateurs, téléspectateurs, lecteurs, sportifs et autres citoyens ordinaires sous nos latitudes, est une condition essentielle à la perpétuation de World Trade Inc. ─ c’est ainsi que Paoli désigne le capitalisme ─ par conséquent, pour ses adversaires et ses victimes, la démotivation s’impose. Lire le reste de cette entrée »